Le lido de Frontignan : la protection du littoral par les solutions fondées sur la nature

 

Action Capitales Françaises de la Biodiversité 2021

 

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  • Organisme / institution en charge de la mise en œuvre : Sète agglopôle méditerranée
  • Services de la collectivité associés : Service espaces naturels
  • Budget : 15 millions d'euros
  • Partenaires financiers : FEDER 28%,  FNADT 22%, Région 15%,  CD34 15%,  Sam 20%
  • Partenaires techniques : DREAL – DDTM
  • Date de début du projet : 2007 (premières études)
  • Date de fin : 2021 (fin des travaux)
Lido Frontignan

OBJECTIFS

Le lido de Frontignan est occupé sur 6 km par une urbanisation de front de mer installée sur les dunes primitives. Bien qu’apparemment stabilisé par des épis en enrochements, il est en déficit sableux sévère. Il est de plus sujet à submersion marine lors des tempêtes hivernales et classé en zone rouge du PPRI.

Le changement climatique et l’élévation du niveau des mers rendront inéluctables à terme une recomposition urbaine du territoire littoral pour redonner à la mer un espace de liberté et de dissipation de son énergie. Il faut du temps, des moyens juridiques et financiers adaptés pour avancer dans cette voie.  A court terme, l’agglomération a voulu recréer un système dune-plage-petits fonds susceptible d’apporter une protection naturelle aux habitants et reconstituer des habitats propices à la faune et la flore patrimoniales, dont deux espèces protégées– l’Euphorbe peplis et le Psammodrome d’Edwards.

 

MESURES MISES EN ŒUVRE

Le projet a consisté à réalimenter en sable la cellule sédimentaire et recréer les dunes d’arrière plage.

La technique du rechargement massif en sable a permis de ré-engraisser les plages et surtout d’alimenter les petits fonds, le sable étant naturellement emporté des plages vers les petits fonds au gré des tempêtes. Le sable rapporté a également permis de former un cordon d’arrière plage continu, et d’y fixer des ganivelles qui à la fois le protègent du piétinement et piègent le sable. Des passerelles enjambent le cordon dunaire et permettent aux plagistes de le traverser sans le piétiner.

Le choix a été fait de ne pas planter le cordon mais de laisser la flore native le recoloniser progressivement. Les espèces envahissantes ont été arrachées. Les graines d’Euphorbe peplis ont été récoltées avec le sable de haut de plage avant le démarrage des travaux et dispersées après travaux en pied de cordon au niveau des laisses de mer. Les graines d’Euphorbe montrent alors un excellent pouvoir de recolonisation.

Un suivi des milieux est assuré sur le long terme par l’agglomération pour évaluer la pertinence des actions : suivi de la faune et de la flore patrimoniale terrestre, des espèces envahissantes avec arrachage au besoin, entretien des ganivelles de mise en défens des habitats, suivi de la faune benthique et piscicole …

 

RÉSULTATS / IMPACTS POUR LA BIODIVERSITE

Malgré les oppositions au projet exprimées lors de la concertation avec le public, l’aménagement semble susciter une large adhésion des riverains (pas de dégradation majeure observée si ce n’est de rares ouvertures pratiquées dans les ganivelles de mise en défens).

La dynamique dunaire est à l’œuvre dès la première année : effacement des cicatrices du chantier (profil rectiligne), les dunes sont modelées par le vent, les micro-habitats dunaires se reconstituent et une colonisation naturelle par la végétation est apparue (Eryngium maritimum,…).

Le suivi des populations de l’Euphorbe peplis confirme l’excellente capacité de recolonisation des graines quand elles retrouvent un habitat favorable.

Les petits fonds se sont engraissés (observation visuelle, à confirmer par les données topobathymétriques).

Indicateurs de résultats : engraissement du systéme (topo-bathymétrie), abondance et taux de couverture de l'E.peplis, du Psammodromme et des espèces patrimoniales (suivis annuels).

Coordonnées

Sète
Contact

Yvon Iziquel, Chef de service espaces naturels

06 12 15 34 47

y.iziquel@agglopole.fr